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Ouzbekistan
Soleil, Gloire et Beaute
poste le : 24/06/2006 a 14h25

Entre Khiva et Boukhara il est un desert aride c'est peu de le dire. A bord de notre taxi-fusee-sauna nous avons une pensee pour Xavier et Ariane (http://www.au-detour-du-monde.net) et d'autres fous furieux l'ayant traverse a velo ou meme a pied. Ici on se dit que rien ne vit mais nous croisons pourtant un lezard de pres d’un metre de long qui a sans doute vu passer les dernieres caravanes. Dans notre taxi collectif "Nexia" nous avalons les kilometres et la poussiere, on a chaud mais on ne se plaint pas trop car on est mieux la que sur un velo ou a pied dans ce desert de steppe, morne plaine. Rien n’accroche l’oeil, tout est plat et sec. Ceux qui imaginent la route de la soie comme une route merveilleuse et riante se fourrent le doigt dans l’oeil. Nous croisons une fois un caravanserail dresse la au milieu de nulle part, vestige d’une epoque revolue ou l’on faisait la route a la vitesse d’un chameau. Aujourd’hui seuls quelques aventuriers un peu fous veulent voyager a cette vitesse et pour le plaisir.

La vieille ville de Boukhara ressemble a un village avec ses ruelles de terre battue, ses maisons en pise et ses places ombragees sous des muriers geants. La vie s’y ecoule doucement et nonchalamment, la chaleur intense (50degres) empechant une trop grande excitation. Les boukhariotes suivant leur age jouent aux cartes ou au backgammon sous les arbres ou les treilles ou bien au foot torse nu et crane rase.

Pour nous sortir de notre lethargie, maladie qui se propage quand le thermometre grimpe un peu trop, un mail va nous mettre en emoi et au travail. Un journaliste de France Info qui a eu la bonne idee de faire une serie de chroniques estivales sur les voyageurs bloggers voudrait nous interviewer. C’est la gloire! Mehdi ne se sent plus de joie, il ouvre un large bec et laisse tomber: “c’est toi qui t’y colle”. Sympa! Moi qui comme chacun sait ne connais pas le stress, me voila partie pour plusieurs nuits sans sommeil (le sort de l’equipe de France y contribuera un peu aussi). La chronique devrait passer normalement sur les ondes en Juillet ou Aout. Bien sur nous vous tiendrons au courant.

Une fois n’est pas coutume, nous passons par une association touristique que dirige d’une main de maitre Andrea, qui nous organise une visite guidee en francais s’il vous plait. Notre guide Nella nous promene d’un monument a l’autre nous expliquant ce que notre pauvre petit Lonely Planet ne pourra jamais nous dire. On ne decolere pas contre ce guide dont la moitie des adresses sont fausses ou n’existent plus et qui ne se donne pas la peine de tester plus de 2 restaus par ville et quand on dit restau ce sont surtout des Fast foods. Finalement le Routard a du bon! Heureusement grace a Andrea, notre rayon de soleil d’Ouzbekistan et mine d’informations nous degotons quelques bonnes adresses. On commencait un peu a craquer a cause de la nourriture qui trop souvent est non seulement parfaitement infecte mais en plus rarement saine. Et nous sautons regulierement le dejeuner un peu par degout, manque d’enthousiasme et surtout par crainte (il y a aussi la chaleur qui nous cloue dans notre chambre climatisee). Nous nous faisons desormais recommander de bonnes adresses par les gens que nous rencontrons et du coup le moral remonte et les joues (et les fesses) se reremplissent.

Le moral remonte d’autant plus que viennent s’ajouter aux beautes architecturales de la vieille ville, les charmes et les couleurs des jeunes filles en fleurs de Boukhara a l’ombre de leur ombrelle ou sous les feux des projecteurs. Nous assistons a un spectacle de danse folklorique matine d’un defile de pret a porter ou me prennant pour un photographe de mode (ou un touriste pervers selon les points de vue) je shoote comme un malade les jolies filles ouzbeques sous la surveillance constante et consternee de Constance. Pendant que Mehdi se rince l’oeil, moi je pleure en voyant notre equipe de France si dominatrice terminer a 1 partout contre des coreens mous du genou (vous l’avez compris, nous sommes arrives dans un pays civilise, le foot passe a la tele que nous avons meme dans notre chambre! ah les reportages de Chasse et Peche ou on peche la truite a l’ombre des peupliers, les pieds dans l’eau, un vrai bonheur par temps de canicule!).Enfin la nuit derniere les bleux ont enfin fait preuve de realisme (il faudra m’expliquer qui a sorti cette expression le premier!). Allez les bleus, on y croit!

Parce que le foot sans la biere c’est comme un baiser sans moustache nous irons visiter en compagnie d’Andrea l’usine modele AZIA qui produit de la bonne biere ouzbeque bien fraiche. Ca fait tout bizarre de se retrouver dans une usine avec tout plein de tuyaux de vannes de tous poils et tanks apres toutes ces annees. En tout cas chapeau, j’ai rarement vu une usine aussi nickel. Et la biere? Nous avons pu deguster en exclusivite une pinte de biere non filtree: delicieuse!

Du foot, des femmes et de la biere, nous poursuivons notre voyage culturel a Samarcande, les yeux dans les bleus turquoises des domes mythiques des villes de la route de la soif.

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