Objects in mirror are closer...
Teinture de la soie a Margilan
Holy Lake
Nous deux au Trek vers Holy Lake
Trek vers Holy Lake
Ca grimpe au Trek vers Holy Lake
Gamins a Arslabob
Peche party a Arslabob
Doku - Trek a Sary Chelek
Ulan et Horse Boy - Trek a Sary Chelek
Petit lac - Trek a Sary Chelek
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Kirghizstan
Pierre qui roule et coup de boule
poste le : 18/07/2006 a 07h50

Nous quittons Taschkent pour notre derniere etape ouzbeque: la ville de Fergana pres de la frontiere kirghize. A bord de notre desormais classique taxi collectif Nexia, le "pilote" reluque les jambes de sa passagere, une pin-up russe ultra sexy, au faux air de 'Carla Bruni', la moitie du temps. L’autre moitie c’est pour donner des coups de volant pour ne pas nous envoyer dans le decor. Elle est habillee a l’extreme limite de la decence (et dire que je me suis mise en chemise a manche longue pour ne pas choquer les ferganiens) et comme elle dort, le taxi driver a tout loisir de se rincer l’oeil et nous de transpirer a l’arriere, plus concentres sur la route que le chauffeur (a)mateur qui se prend pour ‘Fangio’.

Mais nous arrivons sains et saufs, pas tres frais pour le quart de finale France-Bresil (il debute ici a 1h du matin). Mais la foule en delire et le Zizou show nous tiennent eveilles. C’est dans une salle geante de cinema qu’est diffuse le match de “foutchebol”. Incroyable d’assister dans un coin aussi recule au grand match dans de telle condition. Bien sur, on est les seuls francais , on sent le public plus bresilien que cocorico, alors on se retient de chanter la marseillaise a la ‘Pavarotti’, mais l’emotion est la et au moment du but c’est l’explosion (voir video).

Nous passons notre dernier jour en ouzbekistan a Margilan ou nous assistons au processus de fabrication de la soie, du cocon jusqu’au foulard, pour mademoiselle, ‘Ma que Bella!’ mais on n’ira pas jusqu’a acheter une cravate, car monsieur n’en porte pas. Les tisseuses et les brodeuses ont quasiment toutes moins de 18 ans (et vas y que ca danse et que ca papote, au lieu de bosser, (voir video).

Notre passage au Kirghistan se fait sans heurt ni douleur et nous debarquons a Osh au pied de la grande chaine du Pamir, ville ancienne de la route de la soie sans monuments ou presque sinon une statue geante de Lenine. Nous y passons quelques jours a la recherche d’une tente et de materiel de peche (Constance veut taquiner la truite) et nous parcourons son grand bazar en compagnie de Chyngyz. Il est professeur d’anglais, apprend tout seul le francais et veut pratiquer avec nous , car a Osh le francais est rare. Plus rare encore sont les tentes et nous ne chinons que de vieilles toiles de l’armee russe d’un demi quintal. Il nous faudrait une jeep ou un ane pour l’emmener en trek, mais c’est hors budget alors ‘Basta’, on verra si on peu en louer une plus loin.
Le kirghistan est un pays de montagnes, de verts paturages d’altitude ( les jailoos), de rivieres et de chevaux, nous ne sommes pas tres bien equipes, mon sac de couchage est plus fait pour les tropiques que pour les cols a 4000m mais bon on est motive a bloc alors ‘Avanti!’

Assis sur des sacs de riz nous ecoutons des tubes ouzbeques et kirghizes (voir video) dans le bus bonde, toussotant et crachotant, calant et redemarrant a coup de manivelle qui nous conduit a Arslanbob.
Dans ce village de montagne, lieu de tourisme local et international, nous vivrons la ‘Dolce Vita’ au cours d’une semaine sportive et chaleureuse (sauf les nuits a 3500m). Nous y acceuilleront: Hyatt, coordinateur du CBT (Community Based Tourism: agence de tourisme locale) et Helene et Tamta, etudiante a Strasbourg et en stage ici pour notre plus grande chance.
Loges dans une famille ouzbeque, nous dominons de notre veranda la basse cour et la cour de la maison. Les beuglements de la vache, les ahanements de l’ane, les caquetements des poules, les “ah tou tou tou tou tou” de la maitresse de maison leur distribuant du pain et les cris des enfants berceront nos journees.

Avec le CBT, nous partons pour 3 jours de trek jusqu’aux lacs sacres avec nos guides Latchin et RachmatAllah (merci mon Dieu dans le texte!).”3 jours sans probleme, 7h de marche maxi par jour et non non il ne fait pas froid la nuit” nous dira tres optimiste Hyatt.
Nous souffrirons pourtant dans les montees abruptes vers les cols enneiges et surtout encailloutes. Les cailloux c’est sympa quand il pleut (on aurait aime en avoir a Sary Chelek) mais ici ils auraient tendance a se prendre pour Mick Jagger. Pierres qui roulent nous cassent les c... A 4000m le souffle est court et l’on a pas trop de deux pieds et de deux mains pour grimper. En plus de surfer sur les pierres nous glisserons sans tomber (voir video) tels ‘Tomba la Bomba’ sur les neves. Nos nuits de bivouac seront fraiches (5-6 degres) et nous sortirons nos couvertures de survie pour emballer les deux andouilles sous equipees que nous sommes.
Lacs turquoises, pics enneiges (non sans rappeler le ‘nord de l’Italie’) et jailoos pleins de chevaux nous recompenseront de toutes ces souffrances. Le dernier jour, a marche forcee, buvant du Koumis (lait de jument fermente) pour nous donner du courage nous atteignons Arslanbob apres 9 heures de marche, a temps pour une grande soiree speciale finale coupe du monde organisee par le CBT.

Habilles de nos seuls affaires propres en ‘rouge et vert’ (pas de bleu blanc rouge malheureusement) nous papoterons autour d’une table pleine de victuailles et d’un plat de ‘Penne Rigate a la bolognaise’ prepare avec amour et au feu de bois par Tamta et Helene. Tout douloureux et courbatures nous regarderons se tremousser la joyeuse equipe du CBT accompagnee de quelques chanceux de passage jusqu’a l’heure fatidique.
La, recueillis, a des milliers de km de la France nous vivrons aussi la joie, l’angoisse, l’admiration, l’espoir puis la stupeur, l’incomprehension, la speculation, le desespoir et la tristesse. Pourquoi ce geste de Zidane? (l’explication de l’insulte a sa famille arrivera en tete des pronostics) Quelle connerie de terminer sa carriere ainsi! Une si belle histoire qui se termine si mal. Pauvre Zidane et pauvre Trezeguet! Non ce ne sont pas toujours les meilleurs qui gagnent, la preuve! L’equipe de France a ete intouchable et inventive cette deuxieme mi-temps et le temps des prolongations mais ce soir ce sont les italiens qui avaient la ‘Baracca’. Tant pis, nous gagnerons l’Euro et le prochain mondial, cette equipe va devenir imbattable. Allez les Bleus!

Un peu abasourdis de notre trek et de cette nuit presque blanche, pleins de bleus a l’ame et les yeux rouges, nous rentrons nous coucher. Nous mettrons plusieurs jours a nous remettre. Pour nous remonter le moral, Hyatt organise une soiree-nuit de peche (car comme chacun sait nous sommes de grands pecheurs mais qui n’a jamais peche nous jette la premiere pierre, et ce n’est pas ce qui manque ici). Quelques lombrics, un feu de bois et nous attraperons trois poissons chats et pleins de chansons au gres du vent et du courant.

Nous devrons quitter malgre tout Arslanbob et ses habitant si chaleureux pour de nouveaux horizons, mais ce ne sera pas sans un pincement au coeur. Merci a tous pour tous ces moments de bonheur tranquille.

En route pour la reserve de Sary Chelek, nous partageons un taxi avec Else et Tim, deux belges flamands rencontres a Arslanbob. A bord d’une vieille Lada, nous passerons la ou peu de 4*4 osent s’aventurer pour rejoindre Kyzyl Kul. Notre chauffeur est un ancien conducteur de tank, ceci expliquant peut etre cela.
Le CBT une fois encore nous trouvera une maison reconfortante et un arrangement pour un trek de 2 jours.

Oulan sera notre guide et Doku s’occupera de cheval rouge et cheval blond, les deux montures porteuses de sacs et de miam miam. Au cours de ces deux jours nous aurons du mal a sortir la tete (et le reste) hors de l’eau et les pieds de la boue.
Trempes jusqu’au os et transis, nous aurons la surprise de decouvrir un camp d’anglais “aventuriers” au bord du lac. Ils sont tous plus jeune que nous et voyagent comme des nababs avec leur 35 tonnes tout terrain de l’armee russe. Ils sont moins nombreux que leur intendance: cuisiniers, guides, palefreniers, aides de camp... Leur campement comprend meme deux tentes toilettes, une pour les filles, une pour les garcons.
On se moque mais on etait bien contents de se coller a leur feu de camp pour secher un peu nos vetements trempes. Dans la nuit, tout grelottant (surtout Mehdi et son sac de couchage fin comme du papier a cigarette) dans notre tente chinoise aux sardines en plastique, nous sommes a deux doigts d’appeler les flics pour tapage nocturne car ils ont aussi apporte leur discotheque et balancent les watts dans la vallee: “Ra Ra Raspoutine lover of the Russian Queen...” De notre cote le trek a swingue sur un air de Gainsbourg: “du mois de septembre au mois d’aout, faudrait des bottes de caoutchouc, pour patauger dans la gadoue, la gadoue, la gadoue...” Au bout de deux jours nous deviendrons experts en glissages plus ou moins controlees. A quoi bon faire attention a ne pas se mouiller les petons quand les godasses sont pleines de crasses. 4 jours apres nos chaussures sont encore trempees!

Nous sommes a Bichkek le temps du sechage et pour un retour sur la toile.

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