Jusqu'ici nous avions perdu notre temps. En nous eloignant de notre foyer, nous prenions aussi de la distance avec le meridien de Greenwich qui marque le temps zero. De pays en pays nous perdions des heures, jusqu'a quelque part au milieu du Pacifique ou nous avons fait un grand saut temporel. Lorsque nous avons grimpe dans l'avion de la compagnie chilienne a Auckland nous ne pensions pas embarquer dans la machine a remonter le temps. Comment peut on arriver quelque part avant d'etre partis? Facile, il suffit de quitter la Nouvelle Zelande pour le Chili en avion.
Partis le 26 fevrier a 17h, nous arrivons 11heures plus tard a Santiago toujours le 26 mais a 13h! Ce fut la journee la plus longue de toute notre vie, 39h. Comme Proust et sa recherche du
temps perdu, c'est le temps retrouve.
Mais le Chili n'est qu'une etape pour nous, une escale d'une toute petite journee seulement mais
qui nous permet de retrouver avec beaucoup de plaisir Sylvie et Raphael, tourdumondiste
rencontres au Cambodge (cf. news tristes tropiques). Nous passons la soiree avec eux dans un
restaurant...chinois. Pour notre seul repas chilien, on repassera. Mais le Chili fera peut etre
parti d'une de nos prochaines escale (beaucoup plus au sud). En tout cas on a bien apprecie la
soiree et serions bien restes un peu plus avec eux. On a parle de trucs de tourdumondistes entre
tourdumondistes, enfin des trucs que vous ne pouvez pas comprendre... Nous suffisants,
mondehein!? une vue de votre esprit etroit et confine sans doute cher public.
On a beau etre aguerris (13eme pays, un signe!), on tombe toujours dans les meme pieges et on
refait toujours les meme erreurs. L'arrivee a Buenos Aires est de loin la plus galere que nous
ayons connu. Armes de notre guide du Routard derniere edition, donc tres confiant, nous
debarquons dans la capitale argentine la fleur au fusil, comme d'hab, a la recherche d'un hotel.
Tiens le premier a plus que double ses prix? Qu'a cela ne tienne passons au numero 2. Ah, lui
aussi, quel coquin. Au bout du 10eme on commence a transpirer (avec nos 25kg sur le dos).Au bout
du 20eme c'est vraiment la panique et on decide de changer de strategie. On se pose et on
telephone. On vous passe les details de la carte de telephone qui ne marche qu'a la 5eme cabine
et qui se perime en 3 minutes... et nous finissons ecoeures et vannes dans le premier hotel du
routard qui s'il a aussi double ses prix a tout le confort et une equipe sympathique.
Bienvenue en Argentine, notre pays le plus cher? C'est bien parti pour en tout cas.
Gloups!
Non contents de multiplier les prix par deux dans des temps records, les argentins ont egalement
trouve une autre combine perfide pour traire la vache a lait: ne permettre des retraits carte
bleue que de 75 euros maximum renouvelable 3 fois par jour. Comme il y a une commission a chaque
fois, ding ding fait la caisse enregistreuse, ouille ouille fait le compte en banque.
Heureusement il y a internet et des forums de voyageurs et nous decouvrons une faille dans le
systeme pour passer outre (ATM link et reseau cirrus pour un retrait de 1050 pesos en une
fois). Les specialites argentine etant la vaca et la confiture de lait (dulce de leche) autant
dire qu'ils s'y connaissent.
Enfin installes avec du cash plein les poches, nous nous effondrons dans notre chambre tout
confort et sans odeur pour 6 jours de farniente. Farniente selon Mehdi en tout cas, car sur ce
sujet, nos visions different quelque peu. Ces 39 heures nous ont completement decales et nous
avons du mal a trouver un rythme normal. Nous employons nos "loisirs" a planifier la suite du
voyage en Patagonie, car nous apprenons que c´est LA destination hyper touristique. Encore un
mythe qui s'effondre. Ushuaia n'est pas une petite ville venteuse et abandonnee au fin fond du
monde, on y trouve sans doute la plus forte densite d'hotel en Argentine. Entre deux aller retour
entre compagnies aeriennes, gare routiere, offices de tourisme nationale et regionales, nous
trouvons le temps d'aller faire un tour au musee des Beaux Arts et dans le quartier mythique de
la Boca. Ici il n'y a pas de sand flies mais alors qu'est ce qu'il y a comme mythe qui
tombent.
A peine le pied pose sur el Caminito (la ruelle legendaire, toute bariolee), on est harponnes par
les mannequins (pseudo danseurs de tango) qui posent pour la photo au milieu de la rue. A chaque
clic clic de l'obturateur c'est ding ding le porte-monnaie, ici c'est Tango et Cash. Du coup on
essaie de se rabattre sur les maisons, pas facile avec la densite de touristes alors Mehdi tente
la peinture.
Un peu degoute de toute cette exploitation touristique, nous allons faire un tour au stade
"mythique" de la BOCA Junior (le club de la legende M....). Un flic nous deconseille de nous
aventurer dans les rues "non surveillees". On se croirait en Egypte. Trop pour nous, nous
reprennons le bus pour rentrer (deconseille par le Routard car c'est soit disant trop complique).
Tout cela parait bien sombre, mais nous sommes ravis d'etre ici, la ville est sympa et regorge
d'endroits charmants et les argentins sont des cremes (de lait).
Vous aurez compris que nous sommes des fans de Sylvester Stallone, c'est d'ailleurs la principale
raison qui nous pousse a visiter la Patagonie. Il parait que notre idole y possede une estancia.
C'est surement de la que nous vous donnerons de nos nouvelles d'ici peu. |