Il est 5h30, nous nous levons d'un seul bond, le soleil n'a pas encore pointe le bout de son nez et le muezzin ronfle sans doute encore. C'est bien la premiere fois que nous le devancons, ce petit canaillou et l'idee de me mettre a gueuler a le fenetre (qui donne juste en face de la mosquee) m'effleure une seconde. Nous quittons Petra par le bus de 6h qui doit nous conduire a Wadi Rum dans les sables rouges du desert. Bien evidemment tous le monde dort encore dans l'hotel et nous nous mettons derriere l'oreille le petit dejeuner paye la veille. Au diable les varices, nous partons fiers tels des chameaux, affronter le desert avec nos propres reserves.
Le bus arrive enfin et nous devons payer a un mechant gamin, tout juste pubere ( sa petite moustache jordanienne suffit juste a attenuer ses boutons d'acne)m le lourd tribu de la course majoree d'un malus touristique qui n' epargne aucun des visages pales transitant avec nous. Ah ! touristes qu'il est bon de t'entuber...
C'est dommage car jusqu'a maintenant le commerce touristique c'etait plutot fait dans la bonne humeur. Il suffit d'un petit con pour vous foutre en rogne pour la journee. Nous rouler ca oui, rouler c'est une autre paire de pneu. Nous avons a peine fait 100m que le bus s'arrete en transpirant de tous ses pores. Le chauffeur ne trouve rien de mieux que d'ouvrir le bouchon du radiateur situe juste a cote du bouton de l'autoradio (il a peut etre confondu) et de manquer de peu d'ebouillanter ses passagers deja rouges de rage! Nous partons neanmoins et retrouvons a Rum notre intermediaire a Rum notre intermediaire bedouin pour une journee dans le desert. Apres un petit the de bienvenu nous partons a l'arriere d'une jeep de transport de troupe convertie en promene couillon direction le desert et le camp de base ou nous attendent un couple d'americain et un couple d'espagnol pour la ballade en jeep. NOus voila donc tous les 6 serres comme des moutons dans un pick up tressautant en coeur au chaos de la piste. Une pierre de trop et nous voila creves. Perdus dans le desert 50 degres a l'ombre sans une goutte d'eau nous sommes comme tintin et le capitaine haddock dans "tintin et le pays de l'or noir". A vrai dire nous sommes loins d'etre perdus, de nombreuses jeep sillonnent le desert en tous sens et la roue de secours sera vite remontee.
Bah, le desert, c'est vraiment desertique aussi pour rompre la monotonie, notre chauffeur nous lache dans la nature en nous indiquant un point ou nous nous retrouverons une heure de marche plus tard et 10 l d'eau de moins dans le corps. Et on a paye pour ca... Le top c'est l'ascension de la dune de la mort, genre butte Montmartre mais version sable et dans le sable on n'avance pas. Mais nous ne sommes pas la que pour derouiller, la nuit dans le desert s'annonce magnifique sous un ciel claffis d'etoiles, nous desertons les tentes de nos amis les bedouins pour dormir dehors... sous un ciel couvert...de nuages. Oh rage, Oh desespoir. Mais a deux heures du mat nous ouvrons un oeil le ciel est constelle, c'est beau.
Le lendemain, nous gardons le rythme en nous reveillant a 5h30 pour prendre un autre bus en direction du sud: Aqaba. Aqaba, nous n'en avons pas entendu beaucoup de bien au fil de nos rencontres avec des routards. Nous sommes agreablement surpris la ville est tres vivante, il y a une croisette et plein de jordaniens les pieds dans l'eau le soir a fumer le narguile. Une ville tranquille qui sent bon les vacances. Aqaba c'est la Nice jordanienne ou plutot le Cannes jordanien car il n'y a pas vraiment de vieille ville. Ce qu'il y a de bien a Aqaba aussi c'est le Amber Hotel! Chambre avec balcon sur la mer, grand lit, drap propre, air climatise, salle de bain, television, frigidaire et comble du luxe quelqu'un vient refaire le lit en notre absence. Le bonheur! Bien sur entre la mer et nous il y a la mosquee mais maintenant nous sommes habitues nous dormons comme des loirs. Aqaba comme son nom l'indique si on ne prononce pas bien le latin est une ville d'eau. A quelques km de la ville, vers l'Arabie Saoudite ( nous sommes a 20km) se trouve les meilleurs spots de snorkelling. Nous explorons le Japanese Garden munis de nos masques et tubas: poissons empereurs, clowns, perroquets... la tete dans un aquarium, nous en sommes tout eblouis. J'en perds meme un peu la tete et balance sans le vouloir un coup de pied dans la barriere de corail. J'y laisserai quelques fragments cutanes qui ont surement fait des heureux et paie mon tribu a la mer rouge avec quelques globules ( sans gravite neanmoins maman ne t'inquiete pas). En sirotant un the, Mohammed guide sous marin nous raconte comment son cousin c'est fait piquer par un poisson pierre (sorte de baudroie) en pechant le thon au poison (formellement interdit mais les jordaniens et l'environnement il y a encore des progres a faire). C'est l'arroseur arrose le poison du poisson pierre peut vous tuer si vous n'etes pas soigne dans les 6 h. Le soir pour nous remettre de toutes ces emotions nous allons fumer le narguile au plus grand bonheur de Mehdi au pied du gigantesque qui est probablement visible de Eilat en Israel et de Taba en Egypte (situe de l'autre cote de la mer rouge a quelques encablures).
Nous ne passons pas bien sur inapercus parmi les fumeurs et fumeuses (mais oui) de "chicha", car passee 5 minutes nous crachons nos poumons jusqu'a ce qu'on vienne a notre secours remplacer notre charbon consume par du neuf laisse a cote bien en evidence et dont nous ignorions l'usage jusqu'a ce jour.
Les voyages sont un enseignement quotidien. |