Tach Rabat - Le caravanserail
Nous a Tach Rabat
Mehdi a Tach Rabat
Constance a cheval vers Chatyr Kul
Roberto, Chiara et notre guide a Chatyr Kul
Sur le chemin de Chatyr Kul
Nous la haut a Chatyr Kul
Paysage vers Tach Rabat
Le col de torugart
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Kirghizstan
Epilogue kirghize
poste le : 15/08/2006 a 18h15

Apres Song Kol, un peu endoloris de nos 4 heures de cheval, nous partons pour Bokonbaevo avec deux objectifs: decouvrir la rive sud du lac Issyk Kul et retrouver peut etre Tamta et Helene (voir "Pierre qui roule et coup de boule"). Nous n'atteindrons que partiellement nos objectifs, loupant de peu Tamta et Helene et nous baignant quand meme dans une eau plus limpide et dans un cadre plus charmant qu'a Tamchy.
Mais pour moi ce petit sejour a Bokonbaevo m'aura permis de decouvrir l'utilite de l'apprentissage de l'allemand. Non je n'ai pas fait 7 ans d'allemand pour rien car ici au Kirghiztan grace a mes maigres souvenirs, j'ai pu discuter avec notre hotesse kirghize. Et ca n'est pas la premiere fois que l'allemand se revele utile depuis le debut du voyage. Bien sur en Turquie mais aussi dans les pays de l'ex URSS car l'Allemagne de l'Est en bonne camarade est venue jusqu'ici pour enseigner.

Apres notre sejour a Kochkor, Songkol et Bokonbaevo, en tout plus d'une semaine, nous commencons a nous sentir fievreux, nerveux, pas dans notre assiette. Nous n'avons plus gout a rien, la nourriture nous degoute, nous ne dormons plus. IL faut se rendre a l'evidence, nous souffrons d'une addiction a Internet et nous sommes en manque. Vite nous filons a Naryn ou nous attendent l'ADSL et de bons restaurants, tout ce qu'il faut pour nous remettre en selle.

Nous rejoignons ensuite notre derniere etape kirghize, Tach Rabat en compagnie de Roberto et Chiara, un couple d'italiens rencontre a Naryn (nous avons retabli les relations franco- italiennes) avec qui nous projettons de passer en Chine.
Il n'y a rien en fait a Tach Rabat si ce n'est un vieux caravanserail du 10eme ou 14eme siecle (les historiens ne s'accordent ni sur la date, ni sur la fonction premiere du batiment qui pourrait etre un monastere, un chateau fort, un caravanserail, une banque suisse ou une discotheque timouride).

Nous pensions etre les seuls perdus dans ces montagnes a gouter a la vie pastorale dans la yourte des bergers, naifs que nous sommes... Devant la venerable batisse, dans ce lieu sans electricite ni eau courante (si ce n'est un gentil ruisseau), plusieurs camps de yourtes tenues par des maitresses de "maison" english speaking nous attendent.
Comble de deconvenue, l'endroit est envahi de touristes francais. C'est l'espece preponderante (juste devant les marmottes) comme dans tous les pays precemment visites. Plus envahissante que le chiendent, on la trouve derriere le moindre caillou, en groupe, en couple ou en individuel, en bus ou en moto, dans les derniers trous a rats pour routards de l'extreme ou dans les plus beaux palaces. Il y a des Groseilles et des Dusquenoy tous melanges ici comme ailleurs, elevant fierement la mere patrie a la premiere place des nationalites de l'homo touristicus, brandissant non pas l'etendart tricolore mais le signe a zigzag specifique a la France qu'est le logo de Decathlon. Comme dans la franc maconnerie ou les "freres" se reconnaissent au premier coup d'oeil a des signes invisibles au non inities, le routard francais reconnait immediatement son compatriote au Z(qui veut dire Zero?) sur le pantalon, la tente ou le sac a dos.

Mais nous sommes medisant, nous passerons a Tach Rabat, en particulier quelques tres bons moments autour de quelques repas bien fades avec Christine et Edouard, parisiens en voyage courte duree qui nous rapporteront au pays quelques CD de photos et nous laisseront en cadeau un "psychologie magazine" qui fera notre petit bonheur a Mehdi et moi meme en pleine saturation de Marcel Proust (en particulier le test de l'ete!).
Non finalement le plus penible fut d'entendre a longueur de journee et de nuit l'intendance russe et kirghize d'un groupe de francais, bien entendu, dans une belle demonstration d'amitie entre les peuples, rire aux eclats facon groseille: Ouarf, ouarf, ouarf (transcription tres exacte) juste devant notre tente qui pour isolee qu'elle soit contre la pluie et le froid manque serieusement d'isolation phonique.

Enhardis par notre chevauchee fantastique de Sonk Kol et un peu reticents a monter sur nos deux pattes notre 9eme col du kirghiztan nous repartons avec nos deux accolytes italiens pour une journee de cavalcade vers le col du lac Chatyr Kol.
L'ascension est tres raide et la derniere partie bien rude pour mon canasson qui souffle comme s'il avait fume des gauloises toute sa vie. Il est a la traine et a du mal a raccrocher le groupe, bon d'accord c'est moi le plus lourd mais je fais des efforts (le regime d'Asie centrale marche assez bien). Il s'arrete tous les 20 metres pour reprendre haleine et faire descendre son rythme cardiaque qui fait du yoyo. J'espere qu'il va pas claquer, j'ai pas envie de revenir a pied! J'ai paye vieille carne alors tu vas m'emmener au sommet.
Il parait que le cheval kirghize a le pied sur, la bonne blague celui ci manque a chaque fois de nous envoyer toue les deux valser dans le vide. Mais la rosse tient bon la corde (meme si elle est usee) et nous hisse tout la haut, moi frais et dispo, lui vanne.
Je mange mes gateaux secs et bois de l'eau car moi j'ai des provisions, pas lui, c'est la dure loi de la nature: les hommes sont plus intelligents que les betes (meme les hommes betes).
Pour la descente, il ne souffle plus mais ne cesse de s'agiter, il n'a pas digere l'ascension. Il est perfide l'animal car lors d'une traversee de riviere, il va se planter les deux genoux de devant dans les cailloux. Pendant une fraction de seconde je reste aggripe a 45 degres au dessus de sa tete accroche a sa criniere comme la bernique a son rocher puis je passe finalement par dessus bord. Dans un magnifique salto avant tres gracieux je me vautre le cul dans l'eau par dessus sa tete que je vois un instant au dessus de moi hesiter a me tomber dessus. Mais sa vengeance ne va pas si loin et la bete m'epargne.
Tout va bien, je remonte en selle et nous rentrons au bercail, tous les deux heureux d'en finir.

S'en est termine de notre long sejour en kirghizie et notre voyage en Chine s'amorce par le passage du col de Torugart.
Que dire de ce passage mythique et repute infranchissable?, a vrai dire pas grand chose tant il est aise et decevant. Pas la moindre fouille au corps ni interrogatoire muscle genre "nous avons les moyens de vous faire parler". Seulement deux petites anecdotes amusantes obtenus a l'arrachee au dernier poste chinois.
La premiere: une declaration d'etat de sante (repondre non a toute les questions a la facon declaration de non terrorisme americaine): Etes vous porteur d'une maladie mortelle et contagieuse susceptible de declencher une pandemie mondiale et irreversible?
Nous passons tous devant un enigmatique detecteur de fievre prenant des mesures a distance... Technologie sans doute tres tres pointues mais la medecine chinoise a comme chacun sait des millenaires d'avance.
La deuxieme concerne notre ami Roberto qui a failli se retrouver au cachot pour cause de detention d'un livre de propagande anti revolutionnaire tres dangereux: le Lonely Planet. Celui ci a eu l'impudence d'orner sa 4eme de couverture d'une carte de la Chine sans Taiwan! Le douanier chinois orange de rage (parce que rouge sur jaune ca fait orange... bof) finira par se calmer en extirpant a grand coup de ciseaux la carte injuriante.

Nous sommes a Kachgar ou le melange de modernite et de tradition nous enchante malgre un premier repas chinois fort decevant (nous avions mis beaucoup d'espoir sur la Chine mais ne desesperons pas). La suite de la Kashgarie dans un prochain article...

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