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Chine
Kashi, kashi la jaunie hi han...
poste le : 23/08/2006 a 10h43

C'est avec un grand appetit que nous entamons notre periple culinaire chinois sur lequel nous avons mis tant d'esperance. Le soir de notre arrivee a Kachgar (ou Kashi pour les intimes), apres 12 heures de jeune sur les pistes celestes du Torugart, nous testons notre premier restaurant chinois. Faisant fi de la carte en anglais, nous commandons la meme chose que notre voisin, de loin et malgres l'obscurite ca a l'air tout a fait bien. Par mimique, la serveuse nous explique que ce plat n'est pas sur la carte, cela aurait du nous mettre la puce a l'oreille. Des cous de poulets frits au piment extra fort, c'est une des facettes de la cuisine chinoise encore non exportee en occident (et sans doute non exportable). Qu'a cela ne tienne, il reste toujours les raviolis (c'est une valeur sure), pas de bol, sans doute un cochon ouzbeke qui a fait le voyage mort et a dos de mulet fait partie de la farce. Un petit the pour faire descendre tout ca ? Et bien non, ici on vous sert l'eau du riz a la place, en prevision sans doute des problemes digestifs a venir. Cette farce chinoise ne nous fait pas rire et c'est le ventre creux que nous nous rabattons sur des soupes lyophilisees achetees au supermarche du coin.

Mis a part cette premiere deconvenue, Kashi est une ville tres agreable melant modernite chinoise et tradition ouighour. Dans la vieille ville autour de la mosquee Id Kah, nos yeux se regalent du spectacle qui se joue dans les differentes echoppes, petits tableaux pittoresques. Dans l'une d'elles nous retrouvons les chapeaux des Dupont et Dupond (cf. la vie de chateau), ailleurs des tetes tranchees de moutons nous observent de leurs yeux vides, un reparateur de velo cherche sa cle de 13 quelque part dans son bordel, un menuisier menuise, les forgerons forgent, le boucher hache et les touristes immortalisent ces scenes de la vie quotidienne (avec plus ou moins de talent...).

En attendant dimanche et son marche, nous embrayons pour la Karakorum Highway, route sino-pakistanaise qui serpente entre des montagnes qui tutoient les limites. Cette route est bordee par les massifs les plus impressionnants : Pamir, Karakorum, Hindu Kush. Nous nous arretons la premiere nuit sur les rives du lac Kara Kul au pied des monts Kongur (7719 m) et Muztagh-Ata (7546 m quand meme). Encore une nuit sous la yourte kirghize, une petite minorite vit ici et accueille les touristes dans des conditions spartiates. Transis de froid, nous sommes heureux de deguster un bon the chaud, mais le the au lait de yack sale, c'est pas l'extase. Ce qui l'est encore moins c'est de dormir dans les odeurs de mouton auquel nous nous etions jures de ne plus gouter, mais notre yourte fait aussi office de cuisine pour tout le campement. Mais ne nous plaignons pas, au moins nous ne sommes pas vegetarien, comme nos compagnons de route, Roberto et Chiara.

Le lendemain, nous repartons pour Tachkurgan derniere ville avant la frontiere pakistanaise, nous sommes ici a quelques kilometres du Tadjikistan, du Pakistan et de l'Afghanistan. Mais les populations font fi de ces frontieres, Tachkurgan est a majorite tadjike, les visages et les costumes sont ici completement differents de tous ceux que nous avions vu jusque la. La langue tadjike est proche du Perse alors que les ouighours sont turcophones comme les ouzbekes et les kirghizes. Le jour d'apres, avec beaucoup d'apprehension nous goutons au petit dejeuner tadjike qui se revele tres bon, malgre la trans-ethnique tasse de the au lait de yack. Dans ces zones frontalieres les autorites sont un poil nerveuses, ce qui a failli etre fatal a un de nos appareil photo car pour toi cher public, nous avons eu la brillante idee de filmer un bataillon de bidasses en treillis et chapeaux de paille en train d'installer un fil de telephone. Heureusement pour nous, les competences de l'officier ne se limitaient pas a vociferer dans son talkie walkie pour nous faire arreter, mais incluaient l'utilisation d'un appareil photo numerique. Apres avoir efface le film compromettant pour la securite du pays (car comme chacun sait, le chapeau de paille est une arme redoutable), il nous laissera repartir vivants mais mortifies.

Apres toutes ces peripeties, nous retrouvons Kachgar pour le grand jour du dimanche ou toute la contree conflue vers la ville pour le marche aux bestiaux. Le marche aux bestiaux a Kachgar, c'est comme la tour Eiffel a Paris ou la statue de la liberte a New York, une veritable institution. Tout le monde le connait, enfin c'est ce que nous croyions. Sur les bons conseils du Lonely Planet, nous partons a 6h du matin pour eviter les groupes de touristes et vivre le marche comme de bons ouighours. Le taxi que nous prenons parait un moment hesiter devant nos gesticulations et belements, puis il nous conduit en dehors de la ville a un tout petit marche desert, tout juste trois vaches tapent la belote avec deux moutons... Sans perdre notre flegme, nous expliquons au conducteur etourdis que ce ne peut etre le grand marche. C'est la que nous realisons qu'il y a en fait deux marches a Kachgar : le grand marche du dimanche et le marche aux bestiaux qui ne se tiennent bien sur pas au meme endroit. Pour etre sur de trouver un chauffeur competent, nous retournons a l'hotel, eux sauront surement ou se tient ce marche aux bestiaux. La receptioniste nous tend une carte ecrite en chinois et ouighour, ce qui doit nous eviter toute nouvelle deconvenue. Munis de ce sesame, nous reprenons un troisieme taxi qui nous laissera devant un mysterieux parc. Nous emettons des doutes mais le chauffeur est sur de lui, c'est au fond du parc que se trouve le marche aux animaux. Apres dix minutes de marche en ayant pris soin de montrer notre carte a des passants hilares nous arrivons devant les portes d'un zoo... Qu'ils sont farceurs ces chinois! Au moins avons nous profite du spectacle matinal du parc envahi de joueurs de badmington et de mamies et papis faisant du Tai shi. 4e taxi, retour a l'hotel, nous passons par le responsable de l'agence de voyage qui nous explique la supercherie, la traduction en chinois de notre carte est mauvaise. Nous prenons donc un 5e chauffeur ouighour en lui faisant preciser les indications de vive voix, il nous emmene, vous aurez fini par le deviner, la ou nous avons commence notre journee. N'en deplaise au Lonely Planet, le marche aux bestiaux debute a peine a 8h, il faut sans doute attendre 10 ou 11h pour le voir en pleine activite.

Il est encore tot, mais notre journee est loin d'etre finie, se pose a nous un autre epineux probleme. Comment quitter la ville pour rejoindre le Nord-Est (Urumqi ou Turpan)? Nous savons qu'il n'y a pas de place de train avant une semaine, la voiture que nous devons prendre a ete annulee, nous partons donc plein d'espoir pour l'ultime option : le bus couchette. A la gare routiere, apres une bonne demie heure d'attente, on nous envoie ballader comme des malpropres, nous finirons par comprendre que comme pour le train tous les bus sont pleins pour au moins une semaine. C'est une veritable traquenard, nous voila bloques pour au moins 7 jours.

Mais nous sommes aujourd'hui a Turpan a 1500 km de la, a l'oree du desert du Taklamakan. Pour savoir comment nous y sommes arrives, rendez vous bientot sur le site.

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