un panda dans un arbre
Crop mignon aussi!
Opera du Sichuan: un beau barbu
Opera du Sichuan: danseuses multicolores
et de deux
Opera du Sichuan: cracheur de feu
Deux jeunes femmes a Songpan
Nous a Huanglong
piscines de Huanglong
Les terrasses de Huanglong
BC Nettoyeuse d
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Chine
les delices du Sichuan
poste le : 14/09/2006 a 10h28

C'est munis d'un mot griffonne en chinois (demande a la receptionniste anglophone d'un hotel) que nous nous rendons seuls a la gare de Xi'an pour obtenir un billet dans le train couchette pour Chengdu. Cette fois nous aurons plus de chance et nous obtiendrons sans probleme les tickets, il est vrai que nous nous y sommes pris plus tot et qu'on est en septembre, les etudiants sont rentres de vacances. Pas nous, nos vacances sont encore loin d'etre teminees et la route encore longue.

Le train, c'est le grand confort! On n'est pas ballote, les couchettes sont grandes et on peut se lever et marcher pour se degourdir les jambes. Il y a beaucoup de personnel des chemins de fer dans le train. Leur principale activite? Essayer de vendre aux passagers toutes sortes de choses : location de lecteur de DVD (pour notre malheur), de la nourriture en tout genre chaude ou froide, des bijoux, des jeux (les casses-tetes chinois obtiendront un franc succes) etc. A coup de grands discours de camelots ou de cris de poissonniers. Leur manege dont la rotation est de 10 minutes commencera peu apres le depart et s'arretera peu avant l'extinction des feux. La nuit les cafards sortent des murs et se balladent partout, Constance echange sa place avec moi et va dormir tout en haut. Les bestioles n'aiment pas l'altitude et elle n'aime pas les bestioles. D'autres voyageurs ne font pas de difference entre la nuit et le jour et continuent a parler (et le chinois parle fort), voire a hurler dans leur telephone, d'autres regardent des films avec le son dans la zone rouge.
La route qu'emprunte le tortillard (nous apprendrons plus tard que c'etait un train rapide) est montagneuse et percee de tant de tunnels que le paysage nous apparait comme dans un caleidoscope. On decouvre avec joie tant de verdure apres ces immensites desertiques qui longent la route de la soie.

Chengdu est la capitale de la province du Sichuan et n'a rien a voir avec Xi'an ou l'essentiel peut se faire a pied. Ici nous sommes perdus dans la foret des buildings ou les sentiers sont des avenues toutes aussi grandes les unes que les autres, bordees de Mac Donald, KFC et autre grands magasins (il y a meme un Carrefour). On ne respire vraiment que dans les parcs, heureusement nombreux, mais ou la tranquilite n'est pas toujours de mise car c'est egalement le lieux ou les chengdurens se retrouvent pour pousser la chansonnette (ils la pousse un peu trop loin d'ailleurs) dans des seances de karaokes souvent burlesques. On y trouve aussi des maisons de the, que l'on vous sert en feuille au fond d'une tasse. Le rituel est precis, la tasse posee sur une soucoupe, on hele le porteur d'eau chaude qui vous la remplie jusqu'au bord et sur sur lequel on pose un petit couvercle le temps de l'infusion. Une gentille voisine nous montrera toute la procedure. Qui a dit que les chinois n'etaient pas sympas ? Pas nous.
Dans ces parcs, on trouve parfois des temples boudhistes et taoiste (rien a voir avec le Tao des citees d'or). Le profane fera la difference en reperant pour le premier la swastika (croix gammee inversee) et pour le deuxieme le symbole du Yin Yang. L'initie reconnaitra en plus dans les statuaires, boudha et bodhisatvas pour l'un et Lao Tseu ou les huit immortels pour l'autre. Quand on pense que la majorite des chinois sont taoistes ou boudhistes et que selon un adepte rencontre, le plus important c'est la communion avec la nature, on se dit qu'il s'agit d'une doctrine purement spirituelle et rarement mise en pratique.

Question cuisine, celle du Sichuan est tres reputee, nous avons pu en apprecier l'etendue et l'inventivite. Nous garderons un souvenir imperrissable de ce dejeuner ou tels des Indiana Jones de la gastronomie, nous commandons au hasard et voyons arriver une enorme marmitte qui nous laisse perplexe. Sur le dessus surnage ce qui nous paraitra etre d'abord des feuilles d'un vegetal innofensif et non identifie. Plus temeraire que Constance, Mehdi teste sans pouvoir vraiment determiner s'il s'agit d'un organisme vegetal ou animal. Le doute nous assaille et en farfouillant dans la tambouille nous croyons identifier un bec de canard, puis reperons de la viande blanche et un peu caoutchouteuse... Enfin notre serveuse confirmera nos doutes, il s'agit bien de crapaud. Voyant nos mines deconfites (et verdatre pour Mehdi), elle nous dira : "En fait c'est comme du crapaud, mais ce n'en est pas."
Cependant rassure toi Cher Public, il ne nous arrive pas que des catastrophes alimentaires et nous avons souvent de tres agreables surprises (cf. Coin Cuisine)

En tout cas, il y a un animal que les cuisiniers setchuanais ne proposeront pas: c'est le panda. Il est l'embleme de la province qui est une des dernieres regions du monde ou on le trouve a l'etat sauvage. Decouvert par un jesuite francais dans le sichuan au 19eme siecle, il fait aujourd'hui l'objet d'un programme de protection pour eviter l'extinction de l'espece. Nous visitons la base de reproduction en captivite de Chengdu, lieu d'emotion pour les petits coeurs sensibles emus devant ces gros nounours attendrissants. Les adultes sont affales sur le dos (ou sur leur posterieur) ensevelis sous un monticule de bambous pre-coupes par le personnel attentionne. L'animal est sous perfusion, il aurait deja du disparaitre, pas uniquement a cause de la reduction de son habitat naturel mais aussi parce qu'il n'est plus adapte. Peut etre est il arrive au bout de son evolution : problemes de reproduction et de nutrition (n'oublions pas qu'on est dans un coin ou on bouffe du crapaud!). L'homme lutte maintenant (avec quelques succes), presque contre la nature, pour maintenir l'espece.

Changement de decors et place au spectacle, l'Opera du Sichuan brille de tous ses feux. Derriere le rideau rouge, on tape trois coup sur une cloche et les comediens, musiciens et acrobates se mettent en place sous leurs costumes compliques et rutilants. Les danseuses (pas qu'en rouge) font du charme a l'objectif qui mitraille. La jongleuse pas empotee, fait danser une potiche avec ses petons sans la peter, putain! (sorry c'est pour la rime) Toujours avec ses cannes, elle fait du pied sous la table et l'envoie tourner avec talent au dessus de sa tete sans l'aide des esprits, joli tableau.
Le bouquet final et specifique a l'opera du sichuan sera une demonstration de changement de masques ala vitesse de l'eclair. Superman dans sa cabine telephonique n'aurait pas mieux fait. Un comedien peut changer jusqu'a dix fois de visage sans que le spectateur ne le quitte un instant des yeux. On y voit que du feu, qu'il crache parfois pour amuser la galerie. Ces manoeuvres sont encore plus impressionantes sur une marionnette.

Marre de la ville, nous partons pour trois jours (dont deux de bus) dans le tibet sichuanais. La route serpente et nous admirons le relief karstique des montagnes abruptes aux sommets arrondis et recouverts de foret. Progressivement, les maisons en beton sont remplacees par de jolis chalets de bois, parfois sculptes, recouverts de tuiles ou d'ardoises grossieres. Les paysans montent des sechoirs / palissades pour suspendre le produit de leur recolte. La temperature baisse et nous sommes heureux de revetir a nouveau nos polaires delaissees depuis le Kirghizstan. Dans les villages, nous voyons fleurir de nouveaux costumes et coiffures, les tibetaines et les Qiangs sont nombreuses, parees de leurs beaux atours.
Nous visitons, tot le matin, le site de Huang Long (la vallee du dragon jaune), difficilement atteint car les montagnes et la route sont sous un manteau neigeux. Ce site magnifique est une curiosite de la nature. La riviere qui court le long de la vallee deferle parfois en cascade, stagne un instant dans des bassins mirroirs qui refletent les sommets alentours ou dans une multitude de terrasses naturelles qui forment, grace au depot millenaire de calcaire, de petites piscines aux eaux multicolores.

Nous sommes de retour a Chengdu mais n'en avons pas encore termine avec le Tibet sichuanais et yunnanais que nous retrouverons bientot plus a l'Ouest.

Bizarreries chinoises:
- Dans ce pays ou le volume sonore est infernal, les scooters (et velos a moteurs) se font remarquer par leur silence. Equipes de moteur electriques, ils sillonnent la ville sans emettre le moindre bruit, tels des fantomes ils vous surprennent a chaque coin de rue! Une bonne idee a importer en France, mais qui ne manquerait pas de frustrer les jakys de la mob kittee version V8!
- Dans les restaus chinois, si vous payez un plat deux fois plus cher qu'ailleurs vous pouvez etre certain que vous en aurez deux fois plus dans votre assiette. Une autre bonne idee a importer en France?
- Dans la recherche d'une blancheur de peau eclatante, les femmes chinoises a deux roues revettent souvent une visiere king size a la robot cop! A Chengdu, elles ont plus souvent une ombrelle fixee au guidon (pratique en cas de soleil et de pluie).
- A Chengdu, dans les parcs on peut gouter un repos bien merite et mediter en contemplant un bonsai ou des poissons rouges tout en se faisant recurer les oreilles par un nettoyeur d'oreilles professionnel. Il est equipe pour l'operation de grandes pinces metalliques servant egalement a ameuter les passants par ses cliquetements.

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