Fillettes pechent a Loaung Nam Tha
La bebette de la jungle a Phongsaly
Un bebe et des singes a Phongsaly
Un beau papillon a Phongsaly
Speed Boat a Muang khua
Kataw a Muang khua
Pirogue traditionnelle a Muang khua
Moines a Nong Khiaw
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Laos
Nouvelle Frontiere
poste le : 21/10/2006 a 11h06

Nous suons a grosses gouttes dans le bus qui nous conduit a la frontiere sino-laotienne. Sur nos visas n'est pas mentionne la duree du sejour et nous craignons de ne nous voir accorder qu'une 15aine. Nous craignons aussi que les douaniers chinois, connus pour etre tatillons et paranoiaques ne veuillent controler nos photos sur CD (une 10aines) comme c'etait arrive a Helena, une routarde australienne rencontree au Kirghistan. C'est avec soulagement qu'ils nous laisseront passer en nous gratifiant meme d'un sourire. La main febrile, nous tendons nos passeports au douanier laotien. 30 jours! Youpi tra la la...

En route pour Luang Nam Tha, premier contraste avec la Chine, la route est bonne, on ne se cogne plus la tete au plafond. Deuxieme contraste, la "ville" est pleine de touristes occidentaux, les restaux et guesthouse Hi guy's friendly pullulent, tout le monde parle un minimum d'anglais. En fait de ville, on est plutot dans un hameau , une chiure de mouche a l'echelle chinoise. Aucune construction laide,ca aussi ca nous change, de l'espace, des jardins et une route principale ou on peut en 1 heure compter les voitures sur les doigts d'une seule main, l'autre etant occupee a tenir un banana shake. Ici c'est tranquille, no stress, pas d'eclat de voix ni de geste trop brusque, pour eviter toute fatigue. L'air lui meme est alourdi par la pesanteur tropicale. Dans les rues, a chaque coup d'oeil on se heurte a l'ancienne presence francaise, beaucoup de panneaux sont ecrits dans la langue de Moliere et l'architecture, meme si elle n'a rien d'Hausmannien, affiche sa french touche.

On se trouve une petite et recente Guesthouse toute mimi dont le seul defaut est de se trouver sur le territoire d'une faune sauvage. Un beau cafard nous souhaite gentiment la bienvenue le premier soir. Ce sera le dernier car nous ne lui laissons pas le temps de rameuter ses copains s'il s'agissait d'un eclaireur. Un troupeau de coqs enrages ayant perdu toute notion du temps cocoriquettent a tout va et a toute heure.
Malgre cette joyeuse ambiance de vacances, nous avons du mal a rentrer dans le pays. On est un peu surpris de trouver autant de touristes et surtout de Hi Guys.On est meme intimide pour prendre des photos et nous louperons tous les cliches de la premiere semaine. Pour la premiere fois du voyage on se fait voler un peu d'argent (5 euros, ca fait au moins 15 banana shake!) en ayant betement laisse le portefeuille sur la table du restaurant. La tentation etait trop forte, la serveuse se sera servie au passage. C'est dommage le restau etait bon.

Nous faisons comme tout le monde et un jour de beau temps (enfin) nous louons des mountains bike pour faire un ride autour de la ville. En suivant de charmants petits sentiers bordant les rizieres, nous grimpons vers un stupa puis nous laissons glisser jusqu'a un village Akha, apres moult passages perilleux sur des passerelles de bambon a moitie effondrees surplombant les eaux boueuses de petits rios. On croit etre arrives au bout du monde dans un village oublie. Les femmes aux seins denudes portent des coiffes noires de tissu noir cousu de piastres indochinoises, les vieilles ressemblent a des vampires, le contour de la bouche rougie et les dents ensanglantees par des annees de machonnage de betel. Au milieu du village nous apercevons des potences ou sont suspendues des pieges a esprit. Nous pensons un moment etre tombes dans un village d'anthropophages mais au lieu de nous manger, ils nous cuisinerons (sans succes) pour nous vendre des breloques a touriste sorties comme par magie noire de leur besace. Deception!

Meurtris dans nos petits coeurs d'homo touristicus qui voudrait etre le premier a penetrer dans des territoires vierges, nous prenons la decision de sortir des sentiers rabattus et partons pour Phongsali a l'extreme nord du Laos pour "feel the sensation of meeting the Hill's tribe" comme on dit ici sur tout bon prospectus touristique.
Apres 10 heures de bus ce n'est plus le coeur qui nous fait souffrir vous le devinerez bien! Pour reposer nos fessiers endoloris nous nous rendons au seul hotel "pas glauque " de la ville: l'ancienne caserne militaire ou les jolies fleurs du jardin mettent un peu de couleurs et sauvent la place de la deprime complete. Apres seulement 1 journee d'isolement complet a broyer du noir dans notre cellule nous pensons avec nostalgie a nos banana shake et aux Hi Guys.
A Phongsali rien a faire a part des treks dans les montagnes environnantes que couvrent la jungle la plus riche et la mieux preservee de toute l'Asie du Sud Est. Apres avoir longtemps desesperes nous finissons par trouver un guide sans qui nous ne serions pas sortis vivants de cette foret inexpugnable ou pullulent les bebetes mangeuses et suceuses d'hommes. La ballade commencera doucement sur un sentier presque carrossable puis nous nous arreterons dejeuner dans un village Phu Noi specialise dans la fabrication du Lao Lao vert.
Le Lao Lao c'est la gnole de l'autochtone, la boisson nationale, le pastagas du coin. Sauf que celui la peut monter jusqu'a 70 degres. Il est a l'image des tropiques ou les moustiques sont pris pour des hirondelles et le cafard quand il vous tombe dessus vous tue tout net (attention trop de Lao Lao peut nuire a la sante mentale). Notre Qu'est ce que C'est est l'arbuste dont la feuille sert a parfumer et colorer le Lao Lao vert.
Bizarrement apres ce dejeuner bien arrose, le chemin nous paraitra plus difficile et surtout plus glissant (surtout pour Mehdi qui nous offrira quelques belles figures de voltige, double lutz pique avec reception sur le posterieur, figure autrement connue sous le nom de pirouette Surya Bonaly). Tracant notre voie au coupe coupe nous serons assaillis par les sangsues pour un controle du taux d'alcoolemie. Le soir apres la douche on en retrouvera meme une jusque dans le dos de Mehdi (sans doute une sequelle de ses nombreuses chutes).

En rentrant de la ballade nous pensons que le Lao Lao a des effets hallucinogenes mais ce n'est pas un troupeau d'elephants roses qui descend du bus mais une meute de mammiferes en bob ricard et bermudas. Incroyable, jusqu'ici ils nous harcelent, un groupe Nouvelles Frontieres a debarque! C'est la caricature du stereotype, le cliche des a priori. Le male dominant nous aborde sans meme nous dire bonjour pour nous demander s'il y a un acces internet (nous rappelons au lecteur que nous sommes a Phongsali). Quand a la basse cour, elle caquette de rage car les sacs, ils sont tout casses et le shampoing, il a tout coule. Effectivement le bus est rentre un peu fort dans le portail de l'hotel qui etait plutot prevu pour des jeeps que pour des cars a touristes. Nous tentons d'etablir la communication avec ces envahisseurs, ils nous diront d'un air superieur que le lendemain ils descendront la riviere Nam Ou comme nous mais eux en "pirogues traditionnelles" Oh Putaing, en pirogues traditionnelles? (lire avec l'accent du sud) nous n'en croyons pas nos oreilles! On est tout simplement sur le fessier qui d'ailleurs risque de leur faire mal demain sur leur petite planche traditionnelle. C'est bien simple on reste muets d'admiration.

Le lendemain donc alors que notre gentil groupe prend son petit dejeuner traditionnel dans la caserne nous partons prendre notre simple bus pour trouver un simple bateau qui nous amenera le plus simplement du monde a Mung Khua. Malheureusement nous n'avons pas le choix, pas de pirogue traditionnelle, nous devrons nous resigner a monter dans un speed boat. Le speed boat porte tres bien son nom. C'est une embarcation etroite qui ne doit contenir que 6 passagers avec casque et gilet, les genoux, les dents et les fesses serres et qui est propulse par un moteur de F1 qui arrache litteralement l'embarcation de l'eau pour la faire presque voler comme un galet qui ricoche, sur la riviere. Ajoutez a cela quelques rapides, un bruit assourdissant, des passages a ras de la berge et vous comprendrez que si Mehdi s'est bien "eclate", Constance elle ne renouvellera jamais l'experience (voir video).
En fait de Speed boat nous arrivons apres les pirogues traditionnelles du groupe Nouvelles Frontieres. Notre Schumi a fait plusieurs arrets au stand dont l'un pour demonter presque integralement le moteur qui petait comme une vieille tondeuse a gazon ou pour faire monter et descendre des passagers largement surnumeraires. Quand aux pirogues traditionnelles ce sont des slow boat exactement similaires aux autres vulgaires slow boat mais avec de petits coussins et de magnifiques gilets de sauvetage orange fluo sortis pour l'occasion. Si nous dormons la, deja casses par le voyage, eux doivent remonter sur leurs pirogues pour encore au moins 4 heures de navigation. Le lendemain nous aurons la joie d'avoir pour nous seuls (et quelques tonnes de marchandises) une belle pirogue traditionnelle mais sans gilet de sauvetage qui nous conduira au petit village de Nong Khiaw ou nous retrouvons avec bonheur Banana Shakes et Hi Guys.

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