Constance et Mehdi Le journal

Dans le journal, nous publierons des textes et des images aussi souvent que possible. Le journal fonctionne un peu comme un blog, tu as la possibilité d'écrire des commentaires pour chaque article (les articles sont triés par pays).

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Syrie
La vie de chateau
posté le : 15/05/2006
Mon anniversaire chez Sissi

Arrives a Alep, nous remarquons tout de suite l'atmosphere plus detendue qui y regne compare a Damas. Ici parfois les voitures s'arretent pour vous laisser passer, les feux rouges sont respectes et les taxis ont un compteur qui marche. En une journee de promenade dans les souks, nous rencontrerons Abdu, tailleur de son etat et grand bavard devant l'eternel. Il a appris l'anglais par des cours du soir (my tailor is rich) pour pouvoir papoter avec les touristes de passage. Il se met maintenant a l'allemand, juste pour le plaisir. Pour l'aider et a sa demande, je lui ai enregistre sur cassette ses premieres lecons en essayant de chercher au trefond de ma memoire de trentenaire mon magnifique accent germanique. Puis nous rencontrerons un syrien ne a Angers, bijoutier a Alep, puis un sacre phenomene Nasser, Victor en francais dans le texte, parfumeur forme en France qui nous promenera pendant l'apres midi d'amis en amis et de the en the pour pouvoir parler francais et nous raconter ses aventures nicoises et grassoises. Il y aura encore Mustapha, grand charmeur, riche de deux vies et de deux femmes, l'une a Alep, l'autre a Rome. Ses femmes ont juste l'interdiction formelle, depuis une rencontre qui s'est tranforme en pugilat, pour l'une de se rendre a Alep, pour l'autre a Rome. Nous discuterons encore avec Mohammed et son assistant a la "tete de francais" comme il le dit lui meme, vendeur de marqueterie. Et enfin last but not least de nos rencontres de la journee, notre ame de Haddock et de tintin n'etant pas tres loin, nous retrouverons les Dupont et Dupond en chair et en os a la citadelle d'Alep (voir photos).

Pas de chateau de Moulinsart ici, mais la lecture de notre bon vieux "RG" (Routard Guide) nous conduit a l'hotel Baron. Car Alep, c'est notre etape "Relais et Chateaux" pour feter l'anniversaire de Constance dans des conditions de salubrite optimale. L'hotel Baron est l'hotel chic et retro ou sejourna Agatha Christie pendant 11 ans (elle y ecrira le crime de l'Orient Express), mais encore Lawrence d'Arabie, le general de Gaulle et maintenant 'ourselves'.
Grand escalier, bar ambiance british surannee, acceuil francophone et surtout grandes vasque dans la salle de bain pour faire notre lessive a la main, au savon d'Alep: royal! Et oui, faut pas pousser meme dans les orties, on va pas non plus claquer tout notre budget dans les "laundry". Deja que la derniere a failli nous ruiner!

La bougie sera soufflee et arrosee chez sissi, le meilleur restaurant de la ville...2 jours apres, des problemes digestifs (meme pas vrai juste un virus ou une bacterie qui m'a completement coupe l'appetit) ayant malheureusement interdit toute consommation de nourriture le jour meme. Mais c'est plutot une bonne chose de ne pas avoir faim a Alep , car a part chez Sissi, la cuisine est loin d'etre imperiale. Ici meme manger du pain peut s'averer dangereux: les galettes sont soigneusement etalees a meme le trottoir pour les faire refroidir! Miam!

De l'eau a coule sous les ponts (levis), la vie (de chateau) a pu reprendre son cours dans des eaux moins troublees. Enfin, moins troublees, facon de parler, car a Hama ce sont les eaux sales de l'Oronte que brassent de grandes roues a caisson de bois, les norias. Ces pompes antediluviennes donnent a la ville tout son cachet d'aspirine. La promenade le long de l'Oronte est un moment tres emouvant, les gemissements emis par les norias en mouvement feraient pleurer un coeur de pierre.

En parlant de pierre, nous en avons vu encore un bon gros paquet, plus ou moins bien ficele, sous la forme de chateaux (Saladdin, citadelle d'Alep, Krak des chevaliers), eglises byzantines, romaines, tombeaux... C'est bien les seuls paquets et les seules pierres que Constance ait vu d'ailleurs!

Message prive de Mehdi: lance SOS cadeau, accepte toutes sortes d'idees surtout les plus saugrenues et les moins onereuses...

Message prive de Constance:Pourquoi les moins onereuses?

A bientot en Turquie.

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frappes au coeur... de palmier
posté le : 11/05/2006
Le tetrpyle de nuit a Palmyre

Palmyre, la ville des palmiers, est une oasis dans le desert, un carre vert ou l'on cultive la datte, la grenade et l'olive au milieu du sable et de la roche, dans de petits jardins prives delimites par des murs de terre ou chacun puise l'eau avec son forrage. Cet ilot de verdure borde les restes de la grand cite antique que l'on connait tous au moins de nom et qui brilla a l'ere romaine. Le tetrapyle, surtout, est quasiment l'embleme de la cite syrienne. Photo inevitable. Puisqu'ici tout est sujet a "cliche", on ne lesine pas en enfourchant un chameau blanc pour la visite du site. Il s'appelle Casanova, comme tous ses congeneres et sans doute comme tous les chameaux de Syrie. Video, on asumme notre statut de touriste. Mais Palmyre c'est aussi son chateau arabe, perche sur sa montagne juste en face de la cite ou tous les visiteurs se bousculent pour admirer le coucher du soleil et les derniers rayons recouvrir les ruines. Embouteillage. Pipihou Omega III (POII pour les intimes) a adore. Enfin Palmyre c'est la ville moderne, vivante, moche mais fonctionnelle ou l'on peut admirer de fantastiques bolides, genre mobylette pick-up tres en vogue qui ravissent passagers et spectateurs sauf la nuit car si c'est beau pour les yeux, ca l'est moins pour les tympans.

Dans cette ville dediee a 100% au tourisme ou tout fonctionne a la commission, les taxis se battent presque entre eux pour vous amener gratuitement a votre hotel pour taxer l'hotel apres bien sur. L'ambiance ici est un peu particuliere.Harceles par les gamins pour un backchich ou un achat de babiole, acceuillis a bras ouverts par les restaurateurs qui utilisent l'arme du the gratuit et le l'amitie vraie des le premier regard echange, nous nous sentons ici plus que jamais pigeon a rotir.
Et pourtant... C'est ici que nous avons rencontre Tariq, cuisinier en Arabie Saoudite, qui nous invitera pour un the dans le jardin familial puis nous preparera le lendemain un poulet aux epices (photo) que nous mangerons assis sur des tapis, sous un olivier en goutant pour la premier fois a l'hospitalite syrienne authentique. Mehdi en sortira tout emotionne.
C'est vrai que c'est etrange, l'hospitalite. L'acceuil gratuit et desinteresse. On a beau s'y preparer, car on nous avait prevenu, quand ca vous tombe sur la tete, ca vous coupe les jambes, ca vous serre le coeur (et oui, je suis un etre sensible).

Apres tant d'emotion, nous partons pour Deir er Zor, perle de l'Euphrate, dont le seul interet touristique est la vue sur l'eau boueuse du fleuve et son pont francais suspendu qui n'eveillerait pas le moindre soupcon d'interet ailleurs qu'ici. Mais quand on a pas grand chose, un petit rien, c'est deja beaucoup. De nuit on peut admirer le gout des syriens pour le tunning. Ici on ne se limite pas au neon bleu, c'est un arc-en-ciel de neons qui recouvre le pont. Tous les jacky du monde apprecieront en fins connaisseurs. Pas de trepied pour la photo alors "special effect: Jacky's touch" Tout aurait ete parfait si l'un d'entre nous n'avait pas oublie la moitie de nos dollars et livres syriennes (c'est meme pas vrai d'abord, meme pas un quart) dans la poche de son pantalon avant de le donner a laver (et oui on ne se refuse aucun luxe). Nous ne devoilerons pas l'identite de l'etourdi(e), on vous laisse parier... C'etait deja une laundry de haut prix mais la je crois qu'on battait un record. Mais comme en plus d'etre hospitalies les syriens sont honnetes nous sommes repartis a Palmyre pour recuperer notre pecule. Cela nous a permis de faire une promenade sur le site et une exploration de la vallee des tombeaux au soir couchant, sans personne, sous un ciel de tempete. Pour la premiere fois nous avons ete vraiment touche par la majeste et la grandeur du lieu.

Le lendemain nous repartirons dans une vieille mercedes des annees 60 (Palmyre est un vrai musee vivant de l'automobile) direction le desert pour: une visite d'un chateau Omeyade qui n'est plus habite desormais que par un faucon et trois chiens, un passage a Rassafe (sergiopolis) aux ruines de gypse impressionnantes (mais on n'y a pas vu les gypsies king (celle la, elle est du routard) et enfin la visite de la forteresse entouree d'eau de Qala'at Jabar. Nous sommes desormais a Alep, pour l'anniversaire de Constance (pour ceux qui ont oublie) dans un hotel mythique dont nous vous parlerons une prochaine fois.

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Damas Khalas
posté le : 07/05/2006
Dans le souk a Damas

Ah Damas! Damas c'est deja les milles et une nuits, les roses emparfumees, la route de la soie… Damas c'est une fantasmagorie! Certes mais soyons pragmatique Damas aujourd'hui c'est aussi une effervescence impitoyable qui ne te laisse pas, toi miserable petit pieton, tranquille un instant. A Damas si tu crois que tu peux traverser a ton rythme de bipede au passage cloute parce que le feu est rouge et le petit bonhomme est vert tu risques de finir en pain (pita). Ici a Damas s’il n’y a pas un policier en kaki devant le feu tu attends sagement un petit trou entre deux bolides avant de t’elancer tel Carl Lewis mais en plus rapide car ta vie en depend. Et surtout, surtout tu passes derriere la voiture car si tu penses que les voitures ralentissent a ta vue tu te trompes ! Enfin peut etre que si au dernier moment, nous n’avons pas tente, nous sommes prudents. Ici le klaxon a conserve son nom d’avertisseur, je t’avertis que je vais passer, je t’avertis que je passe. Le premier qui klaxonne a la priorite, c’est la regle. Les automobilistes damascains font passer les parisiens pour des anges de bonte et de civisme.
Mais ne crois pas que sur le trottoir c’est different, que nenni. D’abords du trottoir il n’y en a pas beaucoup. Damas est un gigantesque marche du dimanche tous les jour. Les marchandises, petits comptoirs, diables en tout genre disputent le pave aux passants. Dans le souk c’est le flot des consommateurs et flaneurs qui rend la circulation difficile. Nous ne trouvons de repos qu’en franchissant des portes : au palais Azem merveille d’architecture arabo-ottomane dans des cours interieures fleuries de roses et de bougainvilles ou jaillissent des fontaines intarissables ou a la grande mosquee des Omeyades dont la cour est un haut lieu de sieste et un vaste terrain de jeu pour les enfants. Mais ne vous y trompez pas, Damas est fascinante. Dans la vieille ville, dans les petites rues etroites ou l’on n’apercoit que rarement le ciel, dans les odeurs d’epices plane l’ombre des caravanes d’autrefois.

En Syrie les habitants les habitants sont tellement chaleureux ! Nous avons entendu tant de louanges qu’a Damas nous en attendons trop. Beaucoup de ‘Hello’ et de ‘Welcome’ sympatique mais aussi d’arnaqueurs en tout genre. Il est temps d’aller decouvrir d’autres facettes de la Syrie. En route pour Maaloula.

Maaloula est une toute petite ville bien calme, perchee dans les hauteurs et coincee entre deux hautes collines ou sur l’une d’entre elle domine le couvent de St Serge et St Bacchus. Fidele a Bacchus, le couvent produit une piquette. Elle est rouge et sucree, rape la langue et tord les boyaux et nous fait plus penser a du vinaigre de Xeres qu’a du Guignolet d’Anjou, liqueur a laquelle elle voudrait s’apparenter. Les touristes ne passent ici qu’en coup de vent bien que la ville soit prestigieuse car il y subsiste encore le language du Christ, l’arameen toujours utilise par ses habitants. Nous y resterons toute la journee et meme une nuit au grand etonnement d’un groupe de coreen rencontre ici qui lui visite la Syrie, le Liban et la Jordanie en 9 jours ! Le temps c’est notre luxe a nous. Cela nous a permis de voir une star de cinema en tournage. Ce n’etait pas Mel Gibson mais une star syrienne a la belle moustache dont on nous a dit le nom et qu’on a bien vite oublie.
C’est dans l’autre couvent de la ville chez les nonnes de Ste Thecle que nous passerons une nuit paisible, loin du tumulte de Damas. Elles sont bien sympatiques les petites nonnes de Ste Thecle avec leur costume noir, la tete emmitouflee dans un grand bandeau de la meme couleur, serree par un reseau complexe d’epingles. Les soeurs en herbe sont en marine, la couleur internationale et transdisciplinaire des jeunes recrues. Si quelqu’un sait pourquoi la bleusaille est toujours en bleue ? On attend vos idees...

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